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Les oiseaux du mont Royal font le bonheur des ornithologues à longueur d’année, même en hiver. En cette période de pandémie, toute activité extérieure pratiquée en solo comme l’observation des oiseaux connaît un engouement sans pareil. Avec sa forêt urbaine et ses sentiers boisés, le mont Royal est depuis toujours un lieu de prédilection pour les amateurs d’espèces ailées, mais c’est surtout la saison hivernale qui nous réserve quelques surprises. Découvrez pourquoi.

Chouette - Carl Lemyre
Chouette rayée
Photo : Carl Lemyre

Oiseaux d’hiver sur la montagne

Bien que plusieurs espèces nous quittent pour la saison hivernale, certains oiseaux de la forêt boréale et de la toundra migrent vers le sud pour passer l’hiver avec nous. Parmi ceux-ci, notons le sizerin flammé, le bec-croisé bifascié, le durbec des sapins et le jaseur boréal. 
Or, plusieurs oiseaux sont des résidents annuels du mont Royal, comme la sittelle à poitrine blanche ou la mésange à tête noire, petit oiseau hyperactif d’à peine 10 g très visible sur le mont Royal l’hiver malgré les températures glaciales.

En hiver, le régime alimentaire de la mésange est végétal autant qu’animal. La mésange a développé de nombreuses aptitudes pour se nourrir pendant cette saison où la majorité des insectes sont inactifs. En effet, elle recherche les araignées endormies ainsi que les œufs et les larves d'insectes bien cachés sous l'écorce des arbres. La mésange peut également se nourrir de graines encore accrochées aux branches des arbres et arbustes et de graines de tournesol offertes aux mangeoires dans le parc.  
 

Mésange à tête noire
Photo : Carl Lemyre

L’hiver correspond aussi au début de la saison de reproduction de plusieurs rapaces nocturnes, dont la chouette rayée, le petit-duc maculé et le grand-duc d’Amérique qui se font la cour entre février et avril, et pour qui la période de nidification débute aux alentours de mars. Les observations de chouettes rayées dans le parc sont très courantes. Vous avez peut-être eu la chance d’en voir une prenant un bain de soleil dans une cavité d’arbre en plein hiver ou bien de l’entendre hululer en début de soirée dans un bosquet de conifères au sommet ou près du marécage. 

Il est intéressant de noter qu’au cours des dernières années, la présence du petit-duc maculé a aussi été recensée grâce à des observations visuelles et sonores dans le parc du Mont-Royal et dans le parc Tiohtià:ke Otsira’kéhne du sommet Outremont. Le petit-duc privilégie les endroits en forêt où il peut facilement se percher pour bien observer ce qui se promène dans les environs.

NPorlier-Petit-duc
Petit-duc maculé
Photo : N. Porlier

Durant la période de reproduction, les individus sont très prompts au dérangement et à l’extirpation de la zone de nidification. Selon le Cornell Lab of Ornithology, si la femelle est dérangée lors de cette période, il y a de fortes chances qu’elle abandonne le nid. Il faut donc garder une distance respectueuse à tout moment.

Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir aussi les espèces suivantes qui sont fréquemment observées aux mangeoires chaque hiver depuis 2005-2006* :
  • Mésange à tête noire
  • Chardonneret jaune 
  • Sittelle à poitrine blanche
  • Roselin familier
  • Pic mineur
  • Cardinal rouge
  • Pic chevelu
  • Junco ardoisé
  • Corneille d’Amérique
* Données récoltées par Les amis de la montagne par le biais du projet FeederWatch
 

Cardinal rouge - Carl Lemyre
Cardinal rouge  
Photo : Carl Lemyre 

Les mangeoires 5 étoiles du parc

Vous cherchez l’endroit idéal pour apercevoir l'avifaune en hiver? Faites le tour des 7 mangeoires installées au long du chemin Olmsted entre la maison Smith et le Chalet du Mont-Royal, ainsi que sur la boucle du sommet (2,2 km). Suivez le tracé jaune sur la carte du parc du Mont-Royal pour vous repérer.

Installées et entretenues par notre équipe de conservation et nos valeureux bénévoles, les mangeoires jouent un rôle important de novembre à avril, notamment pour la collecte de données sur les populations d’oiseaux en hiver et le supplément de nourriture riche durant cette période de l'année fort difficile. Apprenez-en plus dans cette courte vidéo!

La science citoyenne au service du recensement des oiseaux hivernaux

Instauré en 1976 par l’ornithologue ontarienne Erica Dunn, le Projet FeederWatch comptait à l’époque sur un peu plus de 500 participants pour faire un inventaire hebdomadaire des oiseaux fréquentant les mangeoires de novembre à avril en Ontario. C’est en 1987 que le Cornell Lab of Ornithology s’est joint au projet pour lui faire prendre de l’expansion et regrouper des observations de partout en Amérique du Nord. Aujourd’hui, FeederWatch compte sur la participation de plus de 20 000 personnes, couvrant des milliers de mangeoires et inventoriant plus de 100 espèces d’oiseaux.
 

Roselin familier
Photo : Carl Lemyre 

L’hiver est la saison idéale pour développer ses talents d'ornithologue sur le mont Royal. Bonnes découvertes!

L’équipe des Amis de la montagne souhaite remercier le photographe bénévole Carl Lemyre pour sa contribution à cet article.
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